Dua Lipa, superstar pour le retour du Sziget

Après deux éditions annulées à cause de la pandémie, le Sziget Festival lançait son édition 2022 avec Dua Lipa en tête d’affiche hier soir pour un show d’exception.

ENFIN ! Comme depuis le début de l’été, les festivals font leurs retours après une période bien morose. C’était le cas du Sziget à Budapest hier soir qui rouvrait ses portes après 2 ans de disette. Les fans étaient bien nombreux pour cette reprise et ils n’avaient qu’un nom en tête : Dua Lipa, venue pour présenter son show en ouverture du festival. Certains même oubliaient les centaines de concerts, spectacles et activités présentes dans le festival pour être le plus proche possible de leur déesse !

Une jeune fille patiente pour Dua Lipa

Et il faut dire que Dua Lipa n’avait pas de concurrence très claire en ce premier jour d’un Sziget adapté pour ne pas dire transformé. Après une édition 2019 fantastique en tout point, les attentes étaient bien élevées. Quelques éléments nous avaient mis la puce à l’oreille lors de la préparation du festival avec un site largement remanié. Des campings avaient disparu (dont notre bien aimé Apéro Camping), d’autres sont apparus, avec un espace d’ailleurs bien plus vaste. Les prix sur le site ont quant à eux augmenté de manière significative. 50 centimes de plus pour la bière et entre 50 et 100% d’augmentation globalement pour l’ensemble des stands de nourriture. L’inflation, la perte de valeur du forint (monnaie hongroise) et, peut-être, les pertes économiques liées aux COVID sont passées par là.

Bref, on a un petit sentiment de nostalgie, un petit goût amer à la vue de ces changements. Mais le Sziget est un monde à part et nous sommes bien décidés à en profiter. Après avoir cherché un emplacement acceptable dans le camping gratuit (ce qui constitue déjà une jolie épreuve), nous voilà à l’assaut de l’Île de la Liberté. On se balade tranquillement dans les allées du festival, les sourires s’affichent sur l’ensemble des visages, la joie de retrouver ce festival unique est bien partagée par bon nombre de festivaliers présents. Et nous décidons d’ouvrir notre Sziget 2022 en musique avec Tamzene, jeune artiste écossaise à la voix envoûtante.

Tout en douceur avec Tamzene

Assis dans l’herbe, devant la jolie Music Box ; Tamzene est seule au piano, devant quelques dizaines de curieux. 40 minutes paisibles, calmes, pendant lesquelles elle va distiller de jolies compositions. Sa voix claire et précise ravit quelques écossais postés aux premières loges. Des morceaux comme Called You Out et Dance with You Again résument assez bien l’habileté de Tamzene, qui navigue entre mélancolie et sourire contagieux. La jeune femme est heureuse d’être là et explique les petits soucis d’avion qui ont failli lui coûter sa présence. Forcément il s’agit d’un petit concert, sur une scène isolée et avec un son passable mais Tamzene fait forte impression et les quelques morceaux qu’elle a interprétés avec sincérité ont de belles chances de se retrouver, très prochainement, sur des scènes plus majeures !

Tamzene envoûte ce début de Sziget

On aura donc rater Milky Chance, pour assister à ce très joli moment et c’est sans regret qu’on revient donc sur la Grande Scène un petit peu plus tard pour rejoindre les australiens de Rüfüs du Sol. Un choix assez étonnant de sub-headliner pour Dua Lipa que d’inviter le trio de musique électronique sur la Main Stage à 19h30.

Et pourtant ils vont assurer un show superbe rappelant Moderat par moment. Un moment suspendu, pour un live plein d’énergie. L’un des moments forts de la journée, même si on aurait préféré les retrouver plus tard dans la soirée et sur une scène fermée mettant en valeur le son très précis recherché par les Australiens ainsi que le show lumineux du trio. A l’image de leur concert fantastique à Joshua Tree, Rüfüs Du Sol impressionne avec Eyes, New Skys ou encore Innerbloom, pur chef d’œuvre qui prend encore plus sens en live.

Rüfüs du Sol en concert sur la Main Stage

La fureur Nova Twins

On ne s’attarde cependant pas trop pour pouvoir rejoindre l’Europe Stage où Nova Twins démarre son set. Et, mieux valait avoir encore quelques forces pour tenir face à l’énergie folle déployée par le duo londonien. Venues présenter leur nouvel album Supernova, Nova Twins fait exploser un public chauffé à blanc. Les morceaux s’enchaînent quasi sans pause, les riffs de guitare et de basse résonnent à plusieurs dizaines de mètres à la ronde. Les bonds des deux jeunes femmes sont largement repris dans l’assemblée qui transpire de bonheur. Finalement, Nova Twins nous offre un set qui aura réussi à transcender un public qui n’attendait que ça. Le duo poursuit sa montée en puissance, bien confirmé en live !

Le duo Nova Twins enflamme l’Europe Stage

Dua Lipa : immanquable

Et ce même public rejoint ensuite à grandes enjambées la Grande Scène pour voir la reine, la déesse du soir, Dua Lipa. La foule est absolument immense pour le concert que tout le monde attend, rappelant des concerts majeurs des dernières éditions du festival hongrois comme Rihanna ou Kendrick Lamar, preuve de la dimension prise par la britannique ces derniers mois. Et le spectacle qu’elle déroule en est un exemple encore plus concret. Son dernier album Future Nostalgia est un succès critique et public mondial, la tournée qui accompagne cet album l’est tout autant. Danseurs, choristes, musiciens, tout y est pour émerveiller une audience acquise à la cause de Dua Lipa.

Crédit photo : Attila Gunduz

La setlist est un condensé de tubes que l’artiste d’origine albanaise aura réussi à produire en 5 ans (date de la sortie de son premier album). Une progression fulgurante, impressionnante pour l’artiste de 26 ans. Difficile de dire si elle est à son apogée tant elle capable de nous surprendre. Elle rappelle sa venue sur cette même Main Stage en 2018, moment où le festival était l’un des premiers à lui faire confiance pour une place en Grande Scène. Le pari du Sziget était gagnant déjà à l’époque, il l’est à nouveau cette année. One Kiss, Cold Heart sont des moments forts du set qui se terminera en beauté avec le single Don’t Stop Now. Dua Lipa aura marqué cette édition du Sziget de son empreinte ; c’est probablement l’information majeure de ce premier jour.

Et comme le Sziget ne se termine jamais…

C’est donc avec pas mal d’étoiles dans les yeux qu’on rejoint l’Europe Stage pour les canadiens de Cleopatrick ! Changement d’ambiance total avec le duo à la Royal Blood. Un premier album de grande facture les amène jusqu’au Sziget. Ils délivrent un show là encore survitaminé. Le duo guitare-batterie fonctionne à merveille, et les pogos s’enchaînent dans la foule, recepctive à l’énergie des canadiens. Un des groupes émergents les plus prometteurs de la scène rock. Le chemin reste long mais ce concert au Sziget fait très bonne impression !

Cleopatrick, le Royal Blood canadien a réchauffer l’atmosphère en début de nuit

Et comme le Sziget ne se termine jamais, on poursuit notre route, malgré la fatigue qui commence à apparaître. On passe d’un Colosseum bondé par les fans de la russe Nina Kraviz à un set assez déconcertant de Sub Zero Project, sans cohérence ni ligne rouge, on passe vite notre tour. Reste à clôturer la soirée avant d’aller dormir et il nous reste l’artiste parfait pour cela.

Tourist entre en scène à 1h30 sur la Freedome Stage (anciennement A38, ndlr), deuxième plus grande scène du festival et pourtant tristement vide pour accueillir le londonien. C’est bien dommage puisqu’il va offrir un bon set planant. Caché derrière ses platines et dans un océan de fumée, il enchaîne les titres envoûtants et sublimement produits. Derrière lui, un écran projette de simples images colorées.

Tourist borde les derniers survivants avec un set envoûtant

Un show minimaliste tout comme sa musique. William Phillips, de son vrai nom, méritait probablement mieux avec assez peu de répondant dans le public mais il fait son travail avec beaucoup de précision. Peut-être pas le festival idéal pour le compositeur de 35 ans, dont le talent est reconnu par tous. De notre côté, ce set aura réussi à clôturer une très jolie première journée qui aura presque masqué le goût amer laissé par ce Sziget transformé.

Crédit photo de une : Attila Gunduz

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