Cassia pop up du label

La French Escapade : 4 soirées avec la crème de la relève britannique

Les 6, 7, 13 et 14 mai avait lieu à Paris La French Escapade, une série de concerts gratuits. En quatre jours, six groupes britanniques ont joué dans la capitale. On en a vu quatre et c’était splendide.

Penelope Isles

Le 07 mai, deux groupes britanniques se relaient sur la scène du Supersonic. Le premier est Penelope Isles. Ce quatuor se révèle sur scène. Alors que leur musique enregistrée est relativement posée et nous fait voyager dans les campagnes anglaises, en live on a un show bien vivant. La voix de la chanteuse et celle du chanteur ne sont que des instruments comme les autres et ne sont pas mis en avant. On a alors un son très harmonieux où on entend aussi bien la batterie que la guitare ou les chants. Ils ajoutent beaucoup d’interludes instrumentaux et solos aux chansons et nous montre que tous les membres maîtrisent leur instrument à la perfection. On a cependant l’impression que chacun joue de son côté par moment. Leur set était très agréable et une bonne entrée en matière.

WOOZE

C’est le groupe qu’on attendait ce soir-là car leur premier EP qu’ils viennent de sortir promettait un live de qualité. Ils ont dépassé nos espérances. Jamie She à la batterie et Theo Spark à la guitare compose ce duo. Un guitariste et un bassiste les accompagnent en plus sur scène. Ils ont réalisé l’un des meilleurs concerts depuis le début de l’année, si ce n’est le meilleur. Theo a un charisme incroyable, il joue de la guitare à la perfection et donne l’illusion que ce qu’il fait est extrêmement simple. Et ce même lorsqu’il passe sa guitare guitare derrière la tête ou quand il joue avec les dents en faisant un poirier. Malheureusement, comme trois groupes s’enchaînent sur scène, la batterie ne peut changer de place, de fait, Jamie est un peu en retrait mais cela ne l’empêche pas de jouer à la perfection.

Ceux qui ont capté notre attention pendant tout le set sont les deux backups : le guitariste et le bassiste. Habillés de cirés jaunes avec un masque de la même couleur, ils étaient des automates. De vrais comédiens avec des gestes chorégraphiés. Le bassiste vit la musique et a des actions assez grandiloquentes alors que le guitariste est très droit et stoïque ne semblant faire que ce qui lui était demandé. Tout est prévu et pensé ce qui donne un très beau live à travers lequel on voit quand même le plaisir de jouer de chacun.

Idolising Nova

Le 13 mai, c’est au Pop-Up du Label qu’on se dirige pour assister aux concerts d’Idolising Nova et Cassia.

Le jeune trio Idolising Nova formé il y a seulement trois ans chauffe la salle principalement grâce à son chanteur. En effet, celui-ci a une aisance sur scène, discute avec le public et montre qu’il était heureux d’être là. Alors que le guitariste est beaucoup plus réservé et concentré sur ses accords et que le batteur est malheureusement caché du fait de la petitesse de la scène. Cela ne les empêche en tout cas de réaliser un set réellement agréable.

Jack Fulton Smith, le chanteur, a une très jolie voix. Mais l’une des particularités de ce trio se trouve parmi les pédales de Kris Lee, le guitariste. En effet, par moment sa guitare a un son de clavier et en étant que trois sur scène, on a l’impression d’entendre le son d’un quatuor. C’est surprenant une fois qu’on s’en rend compte mais ça prouve la créativité et la maîtrise du groupe.

L’ensemble des photos d’Idolising Nova est à retrouver ici

Cassia

Le trio anglais monte sur scène vers 22h30 et dès 22h33 des personnes sont en train de danser devant la scène. A 22h49 c’est l’ensemble de la salle qui danse. Et pour cause, les chansons de Cassia, sont parmi les plus joyeuses et dansantes de la scène anglaise actuelle. Cela s’explique notamment par l’utilisation de percussions africaines qui apportent une sonorité plus claire et dansante à la simple batterie. Pour notre plus grand plaisir, Jacob Leff, le batteur, les utilisent lors de ses concerts.

Par ailleurs, le groupe lui-même est presque en train de danser sur scène. Jacob se lève dès qu’il peut, Lou Cotterill, le bassiste, fait tomber son micro à force de bouger et Rob Ellis, le chanteur et guitariste, ne cesse de se tourner vers les autres membres pour s’amuser en chanson avec eux. Pendant tout le concert on se rend compte de son plaisir de jouer avec ses amis et devant un public. Il ne cesse de sourire et répète qu’il est content de jouer de nouveau à Paris et de revenir le premier octobre au Point Ephémère. Rob est d’ailleurs un guitariste hors pair car il joue à lui seul l’ensemble des partitions des guitares de l’album. On remarque alors le travail monstre qu’il effectue et son talent.

Malgré cela, comme lorsqu’on écoute leur premier album Replica, on se lasse un peu à la fin. On les remercie de nous avoir donné l’impression l’espace d’un instant d’être en été et en vacances.

Toutes les photos de Cassia au Pop-Up du Label sont ici

LION

Les deux derniers groupes britanniques de ce festival sont Lion et Queen Zee. On est donc de retour au Supersonic pour la dernière soirée de la French Escapade.

Sur scène se trouve LION, une chanteuse guitariste accompagnée d’un batteur. Elle est assez jeune et pourtant elle a déjà une présence scénique extrêmement mûre et nous donne l’impression qu’elle a une expérience d’une vingtaine d’années. Avec une voix un peu rocailleuse, elle nous enchante tout de suite. On se croirait presque dans un saloon américain au milieu du désert. Le duo est très puissant, on comprend rapidement le choix du nom d’artiste. Bien qu’il n’y ait que deux instruments sur scène, les mélodies sont complètes et on ne manque de rien. LION place la barre haut mais la soirée ne faisait que commencer.

Queen Zee

Après un set de Liily, un groupe d’hard rock américain, c’est au tour de Queen Zee de monter sur scène. Ce groupe de garage glam a su profiter de l’énergie du public qui s’est chauffé pendant le concert précédent. Zena Davine, la personne au chant et à la guitare, est une réelle rockstar et brille sur scène. Zena a une assurance déconcertante dès qu’un son sort de sa bouche pour chanter, mais pendant les morceaux, Zena montre sa joie d’être sur scène et de partager ce moment avec le public. Les autres membres sont aussi content.e.s de jouer leur musique subversive mais remplie d’amour. D’ailleurs le groupe annonce avant de jouer Lucy Fur que c’est une chanson d’amour avant de chanter quelques secondes plus tard : « Fuck God ! Hail Satan ». Une chanson d’amour à la mode Queen Zee…

Leur musique est vraiment incroyable parce qu’elle permet de se défouler sur des thèmes qui sont souvent source de colère dans la communauté LGBTQI+ ou simplement dans la société patriarcale comme en témoigne Boy ou Sissy Fist. On se déchaine dans la salle et on se sent extrêmement vivant. Au moment ou Zena demande de faire un cercle devant la scène on s’attend alors à un pogo, mais en fait Zena demande à tout le monde de trouver un.e partenaire et de danser sur cette chanson un peu plus calme qu’est Anxiety.

Beaucoup d’amour donc, même si la langue est parfois une barrière pour communiquer. C’était un concert mémorable et on est peiné de ne pas les revoir de sitôt car les groupes aussi bons et énergétiques sur scène ont tendance à se faire rare.

Sur les quatre soirs du festival on est allé à trois et vu six concerts totalement différents mais tous tout aussi agréables. Alias, le programmateur, a très bien pensé la programmation et on est heureux de voir des initiatives de ce genre, gratuites, se mettre en place. On a hâte pour la troisième édition de la French Escapade.

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