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Dans les archives de Blanck Mass

Le musicien et producteur de renom Benjamin John Power, plus connu sous le pseudonyme de Blanck Mass, aborde d’une manière atypique et unique la scène électronique. Et ce depuis désormais une décennie. Premier coup d’œil dans le rétro, à l’annonce d’un « nouvel » album à base d’archives, baptisé In Ferneaux.

Qui peut vraiment stopper Blanck Mass ? De son vrai nom Benjamin John Power, le musicien et producteur prolifique, ex membre fondateur du groupe de drones Fuck Buttons, détient la couronne de l’ovni de la scène électronique expérimentale. On l’a (re)découvert avec le cathartique World Eater, sorti courant 2017, puis il est revenu deux ans plus tard avec le réussi mais finalement oubliable Animated Violence Mild. Quoiqu’il en soit, ses instru, détonantes, énervées, soufflantes, laissent à chaque fois la part belle à toutes sortes d’influences (John Carpenter en tête) et seraient même idéales pour illustrer un énième remake d’Halloween. Oui, rien, n’y personne, ne peut l’arrêter : et il compte bien s’installer dans la durée – mais avant, il fait le bilan.

Souvenir méta

En dix ans de carrière solo (au moins), Power aura publié quatre opus, ou plutôt cinq, si on compte la bande-originale, saisissante et ténébreuse, parfois éthérée, composée pour le film Calm With Horses, réalisé par Nick Rowland avec Barry Keoghan. En 2021, le temps d’une remise en question, peut-être, le musicien remet les compteurs à zéro et annonce un « nouvel » album. L’emploi des guillemets est de mise puisqu’il s’agit en réalité d’un compilation, en deux parties (environ 20 minutes chacune), réalisées à partir de field recordings travaillés durant une décennie.

Intitulé In Ferneaux (joli jeu de mot), l’opus sortira le 26 février, via le label Sacred Bones Records (et Modulor), qui l’accompagne depuis les débuts. In Ferneaux explore la douleur en mouvement, construisant des chambres audio-spatiales d’expérience et de mémoire, à travers des sons déstructurés, saturés au max (notamment dans la seconde partie), parfois inaudibles. Et pourtant, il s’agit d’une aventure sans pareille, dans laquelle on se plonge sans broncher.

Une rencontre avec une figure prophétique dans les rues de San Francisco a amené une question, « comment gérer la misère sur le chemin de la bénédiction ? ». C’est le dilemme de l’impasse dans laquelle nous sommes tous, piégés dans nos petites grottes, aux prises avec le malaise du repos de soi – sans mouvement, sans agenda consumériste de « nouvelles expériences ». La possibilité de croissance, toujours définie par nos connections avec les autres, maintenue dans les limbes. Sartre disait que « l’enfer, c’est les autres », mais peut-être est-ce l’enfer du présent : être assis avec soi-même.

Un extrait est déjà disponible à l’écoute. Il s’agit du titre « Starstuff » :

Considéré comme une « expérience » à part, In Ferneaux s’annonce comme un des disques électronique majeurs de ce début d’année. L’album et disponible en pré-commande, pour les plus impatients.

On se laisse avec la magnifique pochette :

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