21 Jan Yard Act – The Overload
L’un des albums les plus attendus de l’année débarque aujourd’hui, et on se pose alors la question. Est-ce qu’on devrait écouter Arctic Monkeys et « ne pas croire la hype » ? Notre réponse est non, tout le battage médiatique est justifié ! On ne sait pas encore tout ce que nous réserve 2022 en termes de surprise, mais l’album de Yard Act tient la longueur et répond aux attentes du public.
Succès surprise
Surfant sur la vague de la renaissance post-punk portée par les irlandais de Fontaines D.C. ou encore IDLES et shame, les élèves ont presque dépassé les maîtres. Alors que les membres ont tous environ la trentaine et se sont croisés un peu partout sur les scènes de Leeds, c’est en s’associant qu’ils ont réussi à « percer » et obtenir le succès tant attendu au sein de la formation Yard Act. Après un premier EP sorti pendant le confinement, le groupe a été signé par Island et sort à présent son premier album, « The Overload ». Dire qu’il est attendu serait un euphémisme tant le groupe a été catapulté sous les feux des projecteurs à la vitesse de l’éclair, répondant aux attentes d’un public en manque de punk, de guitares et d’esprit de rebellion dans un Royaume-Uni confiné-déconfiné post-Brexit.
La formule Yard Act
James Smith, Ryan Needham, Sam Shjipstone et Jay Russell semblent avoir trouvé la formule magique avec « The Overload ». Avec un son aussi riche en riffs de guitare qu’en sons électroniques sortis tous droits de Fifa ou Mario Kart, le groupe alterne entre parlé et chanté, influences punk et hip-hop. Une pression médiatique qui leur assure même une première participation à Reading & Leeds en 2021, au Pitchfork Avant-Garde à Paris ou encore une programmation à Coachella en 2022 avant même la sortie de l’album ! Elton John, Ed Sheeran, Johnny Marr ou encore Cillian Murphy sont même déjà fans. No pressure.
Une critique de la société pour un public confus
Alors qu’on attend tous de savoir quand on pourra vraiment retourner en concert, quand la fin du monde arrivera ou bien si on sortira enfin un jour de cette crise sanitaire qui semble interminable, Yard Act critique avec humour les travers de notre société. Qu’il s’agisse de politique, du capitalisme en général ou bien de racisme, le groupe n’y va pas par quatre chemins pour dire ce qui ne va pas. Inspiré par l’écriture d’Alex Turner sur les premiers albums des Arctic Monkeys comme il l’a dit récemment dans une interview du NME, James Smith et son bientôt légendaire trench beige incarne non sans sarcasme un privilégié qui, s’il n’a pas l’ambition de faire une révolution, peut au moins en parler, dans The Overload, titre qui ouvre l’album. Il conte également les attraits du capitalisme dans Rich, qui commence par la phrase « almost by accident, it appears I have become rich », qu’on pourrait presque comparer à leur parcours tant le groupe, déjà habitué de la scène anglaise, a été pris de surprise.
Des mélanges uniques et surprenants
Sur Rich, la basse permet de structurer la chanson, qui comme toutes ou presque alterne entre parlé/chanté et a un rythme plutôt déconstruit. Sur Dead Horse, le mélange post-punk-hip-hop-synthé crée ce qui ressemble à un doux mélange entre le disco et Santana – étonnant n’est-ce pas ? L’album alterne entre rythmes entraînants comme sur Pay Day, The Overload, The Incident et Witness avec des rythmes plus doux, presque surnaturels. Sur 100 % Endurance, on retrouve un piano qui adoucit la chanson quand Quarantine the Sticks et ses chœurs sonnent presque comme une incantation, le piano à la fin évoquant presque des druides ou des moines qui protègeraient le personnage odieux de la chanson. Sur le single Payday, le synthé semble sorti d’un jeu vidéo des années 90 et, à l’inverse des dernières paroles de The Incident, Yard Act est loin d’être « irrelevant ».
Le groupe est prévu le 12 février à La Boule Noire : avec la reprise des concerts prévue le 16 (groupes UK inclus ?), on attend de savoir avec certitude quand on pourra les voir ! Aucun doute qu’on les croisera également en festival, en attendant les programmations définitives…
TRACKLIST
The Overload
Dead Horse
Payday
Rich
The Incident
Witness (Can I Get A?)
Land of the Blind
Quarantine the Sticks
Tall Poppies
Pour Another
100 % Endurance
LA NOTE DE LA RÉDACTRICE : 8,5/10
Ses morceaux favoris : Payday, The Incident, Dead Horse
Les autres notes :
Fabien : 5/10. Totalement passé à côté.
Diane : 8/10. Un premier album solide
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